La fidélité dans le couple est elle remise en question ?

La fidélité, autrefois considérée comme une valeur fondamentale dans les relations amoureuses, semble aujourd'hui remise en question dans notre société contemporaine. Plusieurs facteurs sociaux, culturels et technologiques ont contribué à ce phénomène, redéfinissant peu à peu ce que l’on attend d’une relation de couple.

Autrefois, la fidélité était perçue comme un impératif moral, fortement influencée par des valeurs religieuses et traditionnelles. Aujourd’hui, ces repères ont évolué, et le modèle du couple "monogame et exclusif" est de plus en plus perçu comme une option parmi d’autres. Les discours sur l’épanouissement personnel se sont renforcés, laissant moins de place à la notion de sacrifice et d’engagement exclusif pour l’autre.

L'émergence des nouvelles technologies, et en particulier des réseaux sociaux, a aussi transformé les dynamiques de la fidélité. L’accès instantané à des milliers de personnes, souvent à portée de main sur un écran de téléphone, facilite les tentations. Les applications de rencontre, les discussions en ligne, et les échanges numériques ont créé de nouvelles formes d'intimité, parfois déconnectées des engagements émotionnels ou physiques traditionnels. La frontière entre amitié et flirt peut devenir floue, ce qui brouille la ligne entre fidélité et infidélité.

En parallèle, la question de l’infidélité a changé de nature. Ce n’est plus seulement l’adultère physique qui est considéré comme un manquement à la fidélité, mais également les infidélités émotionnelles ou numériques. Les relations "en ligne" peuvent être perçues par certains comme une forme de trahison, même sans contact physique. De plus, dans une société qui valorise de plus en plus l’individualisme, certains estiment que la fidélité devrait se définir selon les besoins et attentes de chaque couple, plutôt que d’imposer un modèle unique. Le modèle de la relation ouverte, par exemple, est de plus en plus accepté par certaines communautés, où la fidélité est réinterprétée comme étant celle d’une honnêteté mutuelle et d’un respect des accords communs, même si cela implique d’avoir des relations avec d'autres personnes.

Les questionnements autour de la fidélité sont également influencés par des changements dans la conception du couple. Autrefois, un couple représentait un pilier central dans la construction de la société et une base pour élever des enfants. Aujourd’hui, avec l’évolution des rôles sociaux et l'accès plus facile à des ressources externes, le couple n'est plus forcément perçu comme une institution incontournable. Le désir d'expérimenter, de vivre pleinement sa sexualité ou encore de ne pas se "limiter" dans une relation exclusive devient pour certains un idéal à atteindre, au détriment de la fidélité traditionnelle.

De plus en plus de personnes, notamment parmi les jeunes générations, considèrent que la relation amoureuse n’est pas forcément destinée à durer. Les engagements à long terme sont perçus comme contraignants, et l’idée d’une fidélité exclusive apparaît comme une pression, voire un fardeau. Les modèles de relations éphémères et les idées de "liberté amoureuse" prévalent, en dépit des conséquences émotionnelles et relationnelles que cela peut entraîner.

Des nouvelles tendances émergent, le libertinage a connu un nouvel essor inattendu ces 10 dernières années, et semble séduire des couples de plus en plus jeunes, "on s'aime mais différemment", on peut ajouter également l'apparition du polyamour ainsi que du trouple qui viennent bousculer l'ordre établi et parfois même une idée de la morale bien pensante.

En somme, la fidélité est remise en question dans notre société en raison de l’évolution des normes sociales, de l’influence des technologies, des changements dans la conception du couple. Les attentes envers les relations amoureuses et nos partenaires sont devenues plus nuancées, la communication, associée à un échange fait de sincérité, avant tout envers soi mais aussi envers son ou sa partenaire me parait essentiel, mon conseil : "soyez le partenaire que vous aimeriez avoir".

Elodie de Bergeron